L’odeur de la sueur dépend de facteurs génétiques, avez-vous besoin de déodorants ?
Déodorants, un peu de génétique
Quel est le rapport entre les déodorants, le cérumen et la génétique ?
Le cérumen est une substance sécrétée dans le conduit auditif par des glandes sébacées. Ce cérumen peut être de deux sortes. Certains individus vont produire :
- Une substance plutôt liquide,
- alors que d’autres vont produire un cérumen plutôt pâteux.
Quel est le rapport entre le cérumen et les odeurs de transpiration ? Le cérumen et la composition de la sueur axillaire sont déterminés génétiquement par un nucléotide unique situé sur un même gène (ABCC11).
- L’allèle de type G détermine un cérumen humide et une transpiration favorable à une mauvaise odeur. Cet allèle est dominant.
- L’allèle de type A détermine un cérumen sec et la production d’une sueur qui ne contient pas les composés organiques, qui dégradés par les bactéries de la peau, provoquent l’apparition des mauvaises odeurs.
Ainsi :
- Une personne dont le phénotype est AA aura un cérumen sec et une transpiration inodorante.
- Alors qu’un individu dont le phénotype sera GG ou GA aura un cérumen humide et une transpiration plus facilement odorante.
L’odeur de la sueur n’est pas la même pour tout le monde
Il existe une diversité ethnique, ainsi, on observe plus fréquemment des individus possédant l’allèle A dans le sud-est asiatique et donc plus fréquemment avec un cérumen sec. Par contraste, le cérumen humide est plus fréquent dans les populations européennes et africaines à cause de la plus grande fréquence de l’allèle G.
Jusqu’ici les conséquences de cette particularité génétique n’avaient pas été étudiées.
Une étude anglaise (ALSPAC) publiée en 2013 dans un journal de recherche en dermatologie Nature.com montre des résultats intéressants.
Dans cette étude de cohorte réalisée auprès de 17000 personnes, il a été mis en évidence qu’il y avait une nette différence d’utilisation des déodorants en fonction du génotype des individus. En effet, les individus homozygotes AA étaient cinq fois plus nombreux à ne pas utiliser de déodorant que les individus hétérozygotes. Ceci corrobore les analyses génétiques. En revanche, dans ce groupe « non odorant » plus de 20 % utilisaient quand même fréquemment un déodorant. C’est ici qu’apparaît un phénomène culturel. On peut penser que l’utilisation des déodorants se fait aussi par mimétisme et que certaines personnes utilisent ces produits uniquement sous la pression sociale, alors qu’elles n’en ont pas besoin.
Les chercheurs anglais ont calculé qu’au Royaume-Uni, l’utilisation inutile de déodorants représentée 9 millions de livres sterling par an.
Pour conclure, si vous voulez faire des économies, avant d’acheter un déodorant, regardez dans vos oreilles.
Bonjour,
Merci pour toutes ces informations très précieuses. Je pense être une personne de phénotype AA car je n’ai pas de problèmes de ce côté là.